Abbath – Temple – HELLFEST 2025

Il est 22h55 quand Abbath Doom Occulta, de son vrai nom Olve Eikemo, fait son entrée sur la scène Temple, sous les ovations d’un public venu en nombre saluer l’un des piliers du black metal norvégien. Fidèle à lui-même, cuir clouté, corpse paint figé et démarche imposante, Abbath entame un set dense et martial, entièrement dédié au répertoire d’Immortal, dans un véritable hommage noir et sans compromis à son propre héritage musical.

La setlist aligne les brûlots les plus emblématiques du groupe mythique :
Sons of Northern Darkness, In My Kingdom Cold, Tyrants, All Shall Fall, One by One, Mountains of Might, The Call of the Wintermoon, Blashyrkh (Mighty Ravendark), The Sun No Longer Rises, et pour conclure, le majestueux Withstand the Fall of Time. Un concentré de riffs acérés, de blasts implacables et de mélodies glacées, puisé dans l’âge d’or du black norvégien.

Visuellement, le groupe joue un daylight puissant en contre, des projections rougeoyantes et bleutées, des flux de fumée qui nappent la scène d’une atmosphère dense, quasi rituelle. Le tout baigne dans une lumière vive, éclatante mais sombre, à la lisière du chaos.

Le frontman ne ménage pas ses cervicales : Abbath headbangue à chaque riff, déployant sa chevelure noire en une danse furieuse, renforçant encore la puissance scénique de ce rituel black metal. Son charisme brut et sa posture figée d’icône viking transforment chaque titre en incantation.

Et puis… ce regard.
Alors que je me trouvais au pied de la scène, l’œil dans le viseur, concentré sur la puissance visuelle du show, Abbath a soudainement planté son regard noir dans l’objectif de mon appareil. Un regard fixe, glacial, surnaturel.
Un instant suspendu entre stupeur et effroi, où l’icône du black METALcomme arrachée d’un rêve hivernal, s’est figée en face de moi. L’image est dans la boîte.

En somme, une prestation pour métalleux en quête de transcendance et de cadence, un concentré noirceur maîtrisée. Ce soir là, la Temple fut son royaume.